Fatoumata Camara conte :
Ntoly kélén né
Kablan va massakè lémé
Wélé ni massakègbèrè léna diana
Wéléna a démousso dina a dougnô kè o ma
Massakè na adémousso wélé lala djélimousso démbaty tè, kata di adougnèkè massakè oma
Djélimousso wélé tani kognô koura malôdia
Ana massakè ako yen mekèla, akafô dini gnè, ko ni akafô, ko alélé kognô koura lé, ko abé kola ton ola, ko alélé kognôkoura
Aka den di dini mah, alé kissi massakèkoun
Massèkè den woni dini wokakè kônôgbèn déné
Ni dini wi kata sènè, dén bé kassila, alé donkri mélah
Ma ka di massama
Nva kadi massama
Nva ka n’kè djélimousso boro laminalé
Djélimousso ka n’kè kônogbèn dené
Imakoun, ilé déni kôssoni
Imakoun, ilé dini djarani
Imakoun, ilé dini fôssoni
Moussokôrôba do té lô gnini na sènè wo dafè, wo ka donkri wo lamen
Aka ta mô gbèrè ikô louma ka nakè assérélé
Dini ka adonkri la damina
Ma ka di massama
Nva kadi massama
Nva ka n’kè djélimousso boro laminalé
Djélimousso ka n’kè kônogbèn dené
Imakoun, ilé déni kôssoni
Imakoun, ilé dini djarani
Imakoun, ilé dini fôssoni
Ayé da so
Dini men ma féniné
Ï kata massakèbara, kata afô gnè kôgnôkoura ma farininé
Ko kognôkoura lé sènèlô ni
Djéli mousso lé dômén né
Massakè ka djélimousso bla kassola
Dini ka a tchèla si damina
Ntoly kélén né kabla Sidiki tina pa
Version française :
Avant de faire le conte, les femmes se regroupent toutes ensemble en un lieu et la femme qui veut commencer dit : « J’ai un conte ».
J’ai un conte, qui concerne deux chefs, qui sont tous responsables, des amis intimes. L’un de ces chefs a donné sa fille en mariage à l’autre. Il a donné sa fille à une griotte, pour qu’il la remette à son mari. La griotte qui accompagnait la femme avait déjà un enfant. Arrivée chez le marié, elle a changé la fille en disant « quand tu dis que c’est toi qui es la mariée, tu vas dire que ça ne marchera pas entre nous ». La fille tellement peureuse a accepté de se soumettre à la griotte pour cet échange, elle est devenue la nourrice qui accompagnait la mariée. Donc le moment du mariage a coïncidé avec les activités champêtres. Le mari avait un champ qui était surveillé par les femmes. Celle qui devait aller surveiller le champ, la petite partait pour surveiller, et elle prenait l’enfant de la griotte pour aller au champ.
La petite, en partant au champ avec l’enfant de la griotte, quand les oiseaux viennent, elle commence à chanter :
« ma maman m’a donnée en mariage au chef,
mon papa m’a donnée en mariage au chef
Mais le chef l’a transformée en surveillante de champ
Mais la griotte m’a transformée en nourrice, esclave
Donc tais toi l’enfant, tais-toi l’enfant chétif de la griotte ! » x 2
Au moment où la fille chante, il y avait une vieille femme qui était aux alentours du champ en train de chercher des fagots de bois, qui écoutait. La vieille femme a pris tout son temps pour connaître le sens réel de chanson et qui a fini par comprendre que ce n’est pas la griotte qui devait être la mariée. À son retour elle dit : « est-ce qu’il n’y a pas une duplicité dans ce mariage ? ». La femme a dit à ses amies au village que la chanson que la fille chantait aux champs, je ne peux pas confirmer ni infirmer, il faut que quelqu’un d’autre m’accompagne et l’intéressé également, comme témoin, pour déterminer ce qui est réellement au fondement de ce mariage.
C’est ainsi que la femme s’est fait accompagner avec une de ses camarades, elles sont allées à deux pour écouter la fille. Elle a chanté, elle a pleuré. Les deux femmes ont compris que la griotte n’était pas désignée pour être la femme du chef. Elles disent à la fille de rentrer à la maison pour tirer l’affaire au clair.
Quand elles sont rentrées à la maison, la fille a répété la même chanson :
« ma maman m’a donnée en mariage au chef,
mon papa m’a donnée en mariage au chef
Mais le chef l’a transformée en surveillante de champ
Mais la griotte m’a transformée en nourrice, esclave
Donc tais toi l’enfant, tais-toi l’enfant chétif de la griotte ! » x 2
Quand les femmes ont compris le sens de la chanson de la fille, elles ont essayé de regrouper toutes les femmes du village en disant qu’il y avait un problème dans cette affaire de mariage : celle qui surveille le champ, c’est elle la mariée. La griotte considérée comme la femme du monsieur, c’est elle qui aurait dû être l’accompagnatrice mais elle a usurpé sa place. Les femmes se sont regroupées pour aller le dire au chef.
Ce qui se passe aujourd’hui ne se passait pas avant : on ne demandait pas le consentement des femmes avant de les donner en mariage. C’est ce qui a fait que le marié n’a pas pu différencier à leur arrivée, qui est ma femme, qui ne l’est pas. Aujourd’hui, les hommes et les femmes se fréquentaient avant de se marier. Ce n’était pas le cas à l’époque, on disait je te donne à tel. Quand le chef a appris tout ça, il a décidé d’épouser la jeune fille et de dire à la griotte de se retourner, que ce n’était pas elle qui était demandée en mariage.
Là où j’ai pris, j’ai déposé et je donne à tel (celui qui doit conter).
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire.