Ce sont les sages qui disent des proverbes (sana, en konianké) : il faut savoir les dire au bon moment dans la bonne circonstance. Les proverbes peuvent débloquer des situations, commencer une adresse publique. Un proverbe illustre une situation et est donné en ouverture d’un discours.
Malinké :
Mö köröba ilé sala la kèla. Fo iyé afö wati ani afö yörö lon. Sana kèlè bana, maden ka ifö kouma daminala aléléla.
Abé föla ko Allah kolatè massalélé
Wa iyé a kökroudè
Laté : couper (un arbre, une plante)
On dit qu’Dieu est le roi qui coupe les choses !
Oui, mais il faut les faire couper.
« Aide-toi, et le ciel t’aidera »
Se dit des paresseux qui disent que c’est Dieu qui doit les nourrir, refusant de travailler.
Abé föla ko dji douma djabala
Iki trou ka asséné dé.
Trou : plonger
On dit que l’eau est très bonne pour l’oignon,
Mais il ne faut pas pour autant plonger sous l’eau pour le semer.
3. Abé föla ko bè ta icénabowakö,
Fogné tala fé lekô.
Icénabowa : le plus faible, celui qu’on peut battre
Quand on dit à quelqu’un d’aller se confronter à plus faible que soi,
Le vent ira derrière la calebasse !
La calebasse est très légère, elle peut se renverser avec le vent : la faiblesse de la calebasse représente le plus jeune, et le vent symbolise le plus fort. Il ne faut pas être méchant avec les plus petits que soi : c’est trop facile de montrer sa force sur des plus faibles.
Ni akafö ko dini ma kölon,
Ni aba soun dji kadja, alé wolon.
Soun : le sein ; dji : l’eau. Soun dji : le lait maternel.
Dire que le bébé ne connaît rien, oui,
Mais si le lait maternel tarit, il le comprendra.
Se dit d’une personne non productrice qui ne reconnaît pas l’effort de celui qui le nourrit quotidiennement. Il saura lorsque celui qui l’aidait décède à quel point il en était dépendant.
Par Ansoumane Camara
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