« Je m’appelle Kanibooi Ibrahaima Camara, doyen du village de Mandou.
Nous sommes dans le lit du cours d’eau de Farako où l’on pratiquait nos rituels, on ne coupait pas de bois ici, on ne pêchait pas, même les enfants n’osaient pas rentrer ici tellement la forêt était dense. Ce cours d’eau qui connaît aujourd’hui un tarissement, il y avait beaucoup d’eau autrefois ; même les racines et les rochers qu’on voit aujourd’hui étaient submergés.
Nous sommes inquiets par rapport au tarissement de ce grand cours d’eau Farako et tant d’autres dans le village et nous demandons SOS à toutes les personnes de bonne volonté. »
Délégué : malgré les impacts du changement climatique dans le village, vous parvenez à trouver le minimum de nourriture pour vos familles ? Avec quelles techniques ?
Doyen du village : nous sommes en train de nous adapter tout en favorisant la culture riziculture avec la technique de repiquage et avec les variétés de courtes durées (de 3 à 4 mois)
Délégué : vous aviez dit que ce cours d’eau était très grand, la forêt était dense et que c’est là où on pratiquait les rituels. Et pourquoi aujourd’hui ce cours d’eau est-il tari ?
Doyen du village : Les raisons sont entre autres : la coupe du bois dans la forêt, l’abandon des lieux et la destruction des sources pour les cultures.
Délégué : vous avez dit qu’on pratiquait les rituels ici et sur ces roches. Est-ce que l’arrêt de ces pratiques n’occasionne pas la destruction de cette forêt ?
Doyen du village : Oui, depuis qu’on a arrêté ces pratiques rituelles dans cette forêt, les gens ont commencé à couper et faire n’importe comment et on est obligé d’abandonner ces rituels au profit de la religion musulmane.
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