MANDOU
Guinée
SITUATION HISTORIQUE DE MANDOU
Le village Mandou a été fondé par feu Mangoé vers 1600. L’appellation Mandou, signifie ‘’Terre de Mangoé’’.
Le fondateur Mangoé est le fils de Feu Birimissa et le petit fils de feu Fankoroni venu du Mali en passant par Missadou (Beyla). Mandou constitue le chef lieu de la tribut Fankoroni (Mandou, Bouradou, Bossoko, Ténimbaro et Sondou).
Parmi les esclaves capturé par les colons, on peut citer feu Kourany Mamady CAMARA (aïeul de Moussa CAMARA et de Aminata CAMARA) qui a participé à la deuxième guerre mondiale.
Ce beau village a connu trois fois la destruction par l’empereur Samory TOURE pour des raisons de conquête de pouvoir face aux guerriers qui y habitaient. En 1984 Mandou a été érigé en District.
Le village Mandou est situé au Sud de Damaro (Chef lieu de la sous préfecture), il est situé à 15 Km de Damaro, sa population est de 625 habitants dont 319 femmes. La végétation est caractérisé par la savane arboré avec une pluviométrie très variée.
Mandou est limité à :
- A l’Est par le Village Farafina
- A l’Ouest par Missadou
- Au Nord par Kissidou(S/P Linko)
- Au sud par Gbontodou
Le réseau hydrographique est composé principalement par les rivières:
- Barafindouko,
- Farako,
- Kignèko,
- Koba,
- Farawagnan,
- Kognèni.
Les principales activités économiques de Mandou sont : l’agriculture, maraichage, l’élevage, l’artisanat (forge et poterie), la chasse et la pêche traditionnelle le long de quelques rivières comme (Barafindouko, Farako, Kignèko, Koba…).
Sur le plan éducatif, le village a bénéficié l’appui du PACV en une école primaire de trois classes depuis 2006,
Sur le plan de Santé, l’Association des Ressortissants et Amis de Mandou (AJRAM) a entamé en Mars 2019 la construction d’un poste de santé sur fond propre.
En parallèle de l’agriculture, dans le village Mandou, on trouve une grande concentration de bovins. 95% de la population pratique l’agropastorale, ce qui est assez homogène.
Les petits ruminants sont présents dans l’ensemble du Village de façon traditionnelle, les types d’élevage sont : l’élevage des bovins,
des caprins, des ovins, et un peut de la volaille. L’élevage est une activité qui est pratiquée pendant toute l’année
L’Islam est l’unique religion pratiquée par la population et le village est composé d’une seule ethnie (Konianké)
Depuis sa fondation, l’organisation sociale de Mandou est traditionnellement organisée suivant les instances de décision :
- LE DOYENNAT (KABLA KOUNTY) : c’est le plus haut niveau de prise de décision, les informations des réunions de cette instance sont transmises à travers le tambour. Les conseillers des Cinq grandes familles/Kabilah (Kèmodou, Bérémadou, Moridou, Lossadou et Banadou) plus le chef du village sont les législateurs et les décideurs à Mandou. Les reunions du doyennat sont tenues chez le chef du village et les décisions prises sont rendues publiques sous l’arbre à palabres après les prières de vendredi. Le ‘béléna’ (porte-parole) de ce bureau sert de pont de passage des informations des sages pour la communauté et le sens inverse. Pour contrôler et faire appliquer les lois ou décisions prises, ils passent par les Tomboroma.
- le tomboroma qui signifie le gardien des lois : Est une sélection d’une dizaine d’homme reconnue pour leur probité morale mais aussi par leur gabarie dans toutes les sensibilités sociales du village. C’est à ce groupe que les activités d’ordre public sont confiées (creuser les tombes, les travaux publics champêtres et sociaux). Ils sont aussi chargés de réclamer toutes les amendes. Les réfracteurs sont publiquement sanctionnés au vu et au su de toute la communauté. Ces TOMBOROMA sont souvent aidés dans la mise en œuvre de leur tâche par la jeunesse.
- Kambérinkounti : Les jeunes du village sont organisés et reparti en deux groupes pour créer une stimulation dans le cadre des activités agricoles et sanitaires du village. Ces deux groupes des jeunes rendent compte à Kambérinkouti (chef des jeunes) qui à son tour rend compte au doyennat qui gère les revenues agricoles des deux groupes pour des fins publiques.
- Le Sèrè qui signifient les mêmes générations : Est un groupement de personnes ayant à peu près les mêmes âges. Ils sont d’une importance incommensurable dans la vie socio-économique de Damaro. Pour la réalisation d’une action quel que soit son volume, il suffit de créer une émulation entre ces différents Sèrè, ces actions se réalisent aussitôt. Ils sont les premiers remèdes des récalcitrants parmi eux. En cas de conflit entre un des leur et ses parents, c’est tout le groupe qui répare cette faute en partant ensemble demander pardon au parent. Le village de Mandou en compte une quinzaine.
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Mousso dèkrou qui signifie le bureau des femmes : dans la société traditionnelle de Mandou, les femmes n’avaient pas de parole, surtout quand les hommes prennent des décisions. Qu’elles soient consentantes ou pas, leur devoir était de les consommer.
Petit à petit, les femmes continuent à sortir de l’ornière, leur avis commence à être demandé.
En marge des décisions communes prises par le Doyennat, les femmes, spécifiquement prennent des décisions qui leurs sont propres et qui ne sont contrôlées et sanctionnées que par elles-mêmes.
- Diamanati (Président de District) : Toutes les activités administrative de Mandou sont dirigés par le Dimanati et son Douti (Chef Secteur) qui servent de représentants du Sous Préfet.
Le Mariage : traditionnellement la femme était choisie pour se faire des alliés. Dans n’importe quels village, région, ethnie, classe sociale, dès qu’on prend une des leur, cette contrée devient automatiquement son allié.
Le Baptême : Celui de qui on donne le nom de son enfant devient aussitôt un membre de la famille de son homonyme, si cette personne est au départ exogène de la famille. Il constitue également un acte de réconciliation.
Pressions exercées sur l’environnement
Les principales contraintes environnementales de Mandou sont les pratiques agricoles inappropriées, l’exploitation abusive et anarchique des ressources forestières et fauniques, les feux de brousse, l’extrême pauvreté, la mauvaise gestion des déchets domestiques, la variabilité et les changements climatiques.
Perturbations causées par la variabilité et les changements climatiques
Les principales perturbations climatiques répertoriées sont entre autre :
- La baisse de la pluviométrie,
- Les sécheresses récurrentes,
- Les perturbations du régime pluviométrique (5/12 mois de pluie),
- Le tarissement de certains cours d’eau,
- L’assèchement des sols,
- La destruction du couvert végétal,
- La baisse de la production agricole,
- L’insuffisance des ressources pastorales,
- La variation de la température,
- La recrudescence des maladies d’origine hydriques.
Face à ces réalités, des efforts considérables doivent être déployés par les autorités locales de la CR de DAMARO et ses partenaires au développement pour être au rendez-vous des ODD grâce à l’accès des services sociaux de base accessibles pour tous.